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La nouvelle et la crise du romanL’hégémonie du roman est en France un fait incontestable. Certains le déplorent, d’autres s’en réjouissent, mais pour tout le monde la chose est entendue : La France est le pays du roman. Vraiment ? De tout temps ? Il faut croire que non. Au XIXème siècle, la littérature française excellait dans la nouvelle, les grands écrivains de l’époque en publiaient des dizaines dans les journaux. Si la nouvelle a connu un âge d’or, c’est bien dans le Paris du XIXème siècle qu’il faudrait situer l'apogée. Mais quelque chose est arrivé au tournant du XXème siècle, en pleine crise du roman précisément. Cliquez ici pour lire la suite Laure CarinFugueCe n’est pas moi. La maison a une cave, la cave une porte, la porte un verrou, et le verrou est à l’extérieur. Alors je descends à la cave, je ferme la porte et je pousse le verrou. Voilà tout. La fille est jeune, très jeune, de longs cheveux, de grands yeux, et elle me regarde derrière ses longs cheveux avec ses grands yeux. Alors, bien sûr, je ferme. Et je reste là, la main en suspens, sans penser à rien. Je suis effaré, hébété. Combien de temps ? Oh ! pas longtemps… Le temps de réagir, cligner des yeux, refermer la bouche, abaisser le bras… Le temps de réaliser en fait – quoique, par moment, j’aie l’impression de ne pas avoir encore bien réalisé… Mais qu’est-ce que j’ai fait ? En tout cas, la première fois, ça n’a duré qu’un instant. Cliquez ici pour lire la suite Julie DugalSur la route avec JohnnyManon aurait pensé qu’elle méritait mieux. Mieux que de finir étranglée sur le bord de l’autoroute quelque part dans le Michigan. Mieux que de passer la nuit avec un vieux trucker qui l’avait traînée dans un concours de wet t-shirts. Elle avait connu Richard une semaine plus tôt. Elle avait une sale gueule. Le nez rouge et les yeux bouffis, couverts de cernes noirs. « Ça en dit long sur ton cas », lui avait dit Richard lorsqu’elle était entrée Chez Germaine trempée à lavette. — Qu’est-ce qui vous dit mon cas ? — Ton chum t’a laissé. Pas fou le trucker. Cliquez ici pour lire la suite Lielie SellierA petits pasJe rentrai à pas petits pas tout doucement dans notre chambre à la lueur du jour. J’en connaissais chaque recoin, chaque meuble et je pouvais me diriger sans réveiller Paul. L’infirmière lui avait administré comme chaque soir son somnifère plus tôt dans la soirée. Notre chambre sentait l’hôpital. Le bip bip de l’appareil qui permettait à mon mari de respirer normalement nuit et jour rythmait désormais mes nuits. Je m’y étais habituée comme à l’odeur. Cliquez ici pour lire la suite Marie-Pierre EmeryLa femme de mon oncle
La femme de mon oncle a quitté mon oncle à 52 ans. Ils s’étaient connus à l’âge de 25 ans, cela leur faisait vingt-sept ans de vie commune. Leur rencontre avait été orchestrée par leur confesseur. A l’époque, ils avaient chacun vu leurs fiançailles rompues. Le confesseur a voulu les consoler. Il leur a proposé dans la pénombre de l’isoloir : « Voulez-vous rencontrer une âme blessée ? » Cliquez ici pour lire la suite |