Julie Briand
Les lucioles évaporées Le périphérique est presque désert, envahi par la nuit entre deux lampadaires et deux séries de phares. Le noir se perce de taches d’argent et de grenat. La radio diffuse un bon jazz, la banlieue brille, elle est belle, sombre et dorée des loupiotes éparpillées. Les villes sont presque égales dans l’obscurité. Le matin, certaines se réveillent avec le teint gris de grosse déprime, griffé de graffitis tristes, quand d’autres sont pimpantes, sentant bon la rosée vivifiante. Le fossé se creuse jusqu’au soir, puis il s’efface quelques heures. Je sors Porte de La Muette. J’aime prendre ma dernière course dans les beaux quartiers, attraper des effluves de parfum délicat d’un client élégant avant d’aller dormir. Un jeune homme attend à la station Trocadéro. - Je vous emmène où ? - Place des Fêtes. Pour lire la suite Roch du Pasquier
Prélude Je suis au marché, sous la pluie, lorsque tu apparais. Dans l’allée principale, entre le poissonnier et le fromager, tu émerges de la foule avec tes longs cheveux trempés. Je me liquéfie : muscles et viscères, tout s’écoule dans le sol. Reste le crâne, mon cerveau qui pilonne : Tu es revenue ! Pour lire la suite... |