Tom BuronBerceuse de Tanger I have no house only a shadow. But whenever you are in need of a shadow, my shadow is yours Malcolm Lowry Juste en dessous du soleil, la cité s’entrouvre dans une odeur de sucre sur une foule d’oisifs occupés à siroter des thés à la menthe sous la tonnelle jaunâtre du Café Central, captifs volontaires d’une certaine ataraxie de coriandre et de fleur d’oranger, attablés comme sur une carte postale devant quelques gamins se faisant passer le ballon et d’innombrables vendeurs à la sauvette alpaguant de vulgaires agités du smartphone. Cliquez ici pour lire la suite Joseph Conrad, Au cœur des ténèbres et autres écrits, la Pléiade, Septembre 2017, 1216 pages, 59 € « Je me fais l’effet d’essayer de vous raconter un rêve – vaine entreprise, car aucun récit de rêve ne peut communiquer la sensation du rêve, cette mixture d’absurdité, de surprise et d’ahurissement, dans un frisson de révolte scandalisée, cette impression d’être prisonnier de l’invraisemblable qui est l’essence même du rêve… ». L’aveu de Marlow concernant l’impuissance – problématique – de la parole, aveu partagé par l’auteur, et, à leur suite, par le lecteur, pourrait traduire un élan déceptif. Or, ce constat n’arrache aucune somptuosité aux lumières et aux ombres cheminant de concert, et en notre compagnie, dès que l’on prend le temps de lire, de vraiment lire Conrad. Ces lumières et ces ombres sont, d’abord (comme c’est le cas toujours), intérieures. Cliquez ici pour lire la suite. |