Joseph Conrad, Au cœur des ténèbres et autres écrits, la Pléiade, Septembre 2017, 1216 pages, 59 €
« Je me fais l’effet d’essayer de vous raconter un rêve – vaine entreprise, car aucun récit de rêve ne peut communiquer la sensation du rêve, cette mixture d’absurdité, de surprise et d’ahurissement, dans un frisson de révolte scandalisée, cette impression d’être prisonnier de l’invraisemblable qui est l’essence même du rêve… ».
L’aveu de Marlow concernant l’impuissance – problématique – de la parole, aveu partagé par l’auteur, et, à leur suite, par le lecteur, pourrait traduire un élan déceptif. Or, ce constat n’arrache aucune somptuosité aux lumières et aux ombres cheminant de concert, et en notre compagnie, dès que l’on prend le temps de lire, de vraiment lire Conrad. Ces lumières et ces ombres sont, d’abord (comme c’est le cas toujours), intérieures.
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« Je me fais l’effet d’essayer de vous raconter un rêve – vaine entreprise, car aucun récit de rêve ne peut communiquer la sensation du rêve, cette mixture d’absurdité, de surprise et d’ahurissement, dans un frisson de révolte scandalisée, cette impression d’être prisonnier de l’invraisemblable qui est l’essence même du rêve… ».
L’aveu de Marlow concernant l’impuissance – problématique – de la parole, aveu partagé par l’auteur, et, à leur suite, par le lecteur, pourrait traduire un élan déceptif. Or, ce constat n’arrache aucune somptuosité aux lumières et aux ombres cheminant de concert, et en notre compagnie, dès que l’on prend le temps de lire, de vraiment lire Conrad. Ces lumières et ces ombres sont, d’abord (comme c’est le cas toujours), intérieures.
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