« Ouvrir un livre est un acte de respiration volontaire ; comme ouvrir une fenêtre sur le monde – sentir le souffle de chaque chose sur sa peau intérieure.
Les mots palpitent ; ils résonnent et palpitent dans notre chambre d’échos. Les mots rebondissent : ils vont ainsi de la page au regard tourné vers lui-même, et du regard à la page griffée de sens, et de la page au regard, et de la page à la page… ils vont ainsi.
Ecouter les mots sourdre des profondeurs du livre, s’élever jusqu’au front qui s’interroge. La vie s’harmonise dans les boucles des lettres, prend forme entre les lignes, se soustrait dans les marges, échappe et se retrouve. La vie danse dans l’émo-tion. La vie dense.
Dans l’hémo-globine. Des maux. Ouvrir un livre… sur le monde… »
(Le livre de l’ensoleillement, Daniel Leduc, éditions N et B, 2003)