I. Enfance en Lorraine, entourée de ces corps d'acier qui devien-draient corps instables puis dé-mesurément absents. Contribu-tions (BD, critiques, poésies) au fanzine Le Lorgnon. Arrivée à Paris, parutions dans Le Mensuel Littéraire et Poétique, la revue de poésie Petite créée par Florence Pazzottu, Christiane Veschambre et feu l'ami Thierry Trani, Les Moments Littéraires, Contre-Allées, Décharge, La Maison Bleue, Comme en Poésie. En 2003, poèmes et proses rassemblés dans le recueil "Charité Désordonnée" aux Editions Nomad's Land qui met la clef sous la porte. L'écriture glisse de la poésie vers la prose, poétique peut-être, brève certainement, jusque dans les pages de la revue Rue Saint Ambroise.
II. Dans cette photo, toute la matrice de l'enfance, l'humus de l'écrit. Lorraine qui ferraille avec son passé, odeurs de rouille et de terre mouillée, géants déchus qui pourtant veillaient jour et nuit. Un jour, la neige sur les hauts fourneaux. Vécue comme une ascèse, la langue a recherché l'absence à travers l'impalpable, la vérité à travers la densité.
III. Comme un frère qui cherche à vivre au plus près la destruction du haut fourneau de notre enfance, l'écriture ferraille, creuse, aiguise, dans la rage lente de la recherche du mot juste, qu'elle débusque parfois. Beaucoup de recherches poétiques, quelques parutions. Puis l'écriture s'allonge, reprend son souffle, se fait prose. Tiraillée par son passé, une terre rouillée et rayée de la carte reste un appel, le fragment d'une absence essentielle qui fait corps dans l'écrit.