Nous sommes en guerre
Jean Trémolières
« Nous sommes en guerre contre un ennemi invisible. » Je marquais un temps, pour bien que mon auditoire s’imprègne de la puissance de ma phrase. Je les toisais. Mais plus que ce parterre me faisant face, buvant mes paroles, c’étaient les millions ─ qui derrière leurs écrans observaient mon visage ─ que je cherchais à conquérir. Je restais fixe, immobile, laissant le ver pénétrer leur cerveau toujours avide d’une nouvelle anxiété, plus forte que la précédente. Là, j’y étais allé fort. Ce n’était pas moi qui avais trouvé la formule. Je m’y étais même mollement opposé au début. La guerre c’est quand même un peu beaucoup. Mes conseillers, surtout les jeunes, ont tout de suite objecté. La guerre c’est plein d’opportunités, de lois d’exceptions, d’aventures, d’excuses, d’explications. Bref, des boulevards de facilités. Puis ça vous pose un homme, la guerre, ce n’est pas rien. Enfin, ce n’est pas rien quand elle frappe à votre porte. Les conflits du bout du monde, ça ne vaut rien.
Alors j’ai répété plusieurs fois la maxime. Elle m’est devenue familière, et me faisait grandir. Le discours à la main, ma déambulation m’amenait à la fenêtre d’où la statue du caporal, qui m’observait souvent, me mit au défi d’oser, de voir grand. Une heure plus tard, la sculpture semblait minuscule devant mon ambition de chef de guerre. La grande histoire…
L’ennemi invisible, ça sonnait bien. C’était effrayant à souhait. J’eus peur d’avoir trop suspendu ma déclaration tant je voulais que tous ressentent mes mots résonner en eux. Non, je maîtrisais, personne ne pouvait voir derrière l’écran de mon visage. Ensuite, je tempérais, je rassurais. Le petit père des peuples, non mieux le géant des … non un peu de modestie, la comparaison était hasardeuse.
La lumière rouge s’éteignait. Je restais hébété, abasourdi, je planais. Des gens se pressaient autour de moi, me serraient la main.
- Non il ne faut pas !
Qui dit cela ? Si on ne peut plus se toucher alors.
« C’est qui la blonde avec le bloc qui prend des notes. Sympa. Elle doit frétiller d’approcher au plus près l’histoire en marche. Pourquoi elle ne me regarde même pas. Elle s’en va ! Quelle prétentieuse. »
Entouré d’un flot qui sans m’effleurer me dirigeait, me contraignait, je quittais le studio. Pour rappeler à cette pâte épaisse qui était son maître, je m’arrêtais et prenais un couloir différent. Ma brusque décision déclenchait un tumulte. Je ne m’en souciais pas. Devant une porte close, je me retournais et lançais un regard contrarié. La masse compris. Une main porteuse d’un trousseau jaillit avec la clé libératrice. Le vantail s’ouvrit, je fis signe de me laisser seul, sortant mon téléphone de ma poche. Talisman irremplaçable de la modernité pour signifier laissez-moi tranquille, j’ai un problème important à résoudre. La porte refermée, je laissais pendre l’appareil au bout de mon bras. Le masque tombait. Mes traits étaient tirés. Mais je jouissais intérieurement d’avoir si bien joué la pièce, d’être entré par la grande porte, d’avoir posé la main sur l’épaule du corse.
- Vous voulez que je sorte ?
La voix me prit au dépourvu. Aveuglé après mon shoot d’adrénaline, tout était flou. Avais-je rêvé ? La voix reprit :
- Vous avez besoin du bureau ? Je sors, d’ailleurs j’ai fini.
Un bruit de chaise qui raclait le sol, une forme blanche s’approchait, je recouvrais la vue. La blonde du plateau était là, devant moi.
Je suis un professionnel. Une fraction de seconde et je suis dans mon rôle. Modeste, aimable. - Pardon excusez-moi, j’ai fait intrusion, je vous dérange.
- Pas du tout, je partais.
Elle joint le geste à la parole, se faufile entre la table et l’illustre, elle pose la main sur la poignée de la porte. Il l’arrête.
- Le discours vous l’avez trouvé comment ?
Elle n’est pas surprise. Elle est étonnée, non pas de sa question, mais de n’avoir aucune idée sur sa conférence.
Devant le visage vide de la blonde, il s’inquiète.
- Vous pouvez me le dire, je vous le demande, soyez franche, j’ai si peu d’avis francs et désintéressés.
- Je ne sais pas moi…
- Comment vous ne savez pas. C’était mauvais ?
- Non ! elle hausse les épaules.
- J’ai marqué un temps trop long après « invisible » c’est ça ?
- Non…
- Cessez de de me répondre non, dites-moi ce qui n’allait pas.
- Rien, rien...
- Écoutez, vous avez la chance de donner en direct votre avis, et j’en tiendrais compte, je vous le promets, alors jetez-vous à l’eau. Rien ne vous arrivera. Je vous serais reconnaissant de votre concours. C’est votre aide que je demande.
- C’était bien.
- Mais bien ça ne veut rien dire, bien, c’est bof. Vous vous en foutez, c’est ça ?
- Écoutez monsieur, ne le prenez pas mal, je vais être franche...
- C’est exactement ce que j’espère.
- Je n’ai rien entendu de votre allocution. Je travaille, je note des détails techniques de positions de caméras, de projecteurs, de vitesses de réaction aux commandes du réalisateurs.
- Vous étiez sur le plateaux, non ?
- Oui, elle sourit de son incompréhension, physiquement oui, bien sûr, mais mon boulot n’est pas de suivre le contenu, je m’occupe du contenant si vous voulez.
Il reste interdit. Elle est mignonne. Il ne l’impressionne pas. Il en est vexé. Il veut retrouver sa cour, vite. Se rassurer. Il sort. Le couloir bruisse, il repasse la tête dans le bureau :
- Vous savez si tout le monde ne prend rien au sérieux, on n’avancera pas.
Elle ne sait que répondre et hausse les épaules.
- Eh bien, restons en là. Fichez-vous de tout, moi j’ai un ennemi invisible à chasser.
Il sort. Elle fait la moue.
Dans le couloir il fend les costumes noirs et les tailleurs ajustés. Comme une chaussette que l’on retourne, la foule s’écarte et lui emboîte le pas sitôt passé.
Dans la voiture, il interroge son conseiller, sur l’exactitude qu’il y ait des gens payé pour noter les positions des caméras sur les plateaux de télévision. Le collaborateur ne sait pas. Il est rouge, confus, imparfait. Il déteste être en faute, ne pas savoir. C’est son métier de connaître, mieux que le président. Il a été éduqué comme cela. Il méprise les incompétents. Soudain il est insuffisant. Le sang lui monte à la tête, sa cravate l’étrangle. Tremblant, il pianote son téléphone, appelle ses conseils à lui. La réponse ne vient pas. Il leur reproche leur ignorance. Ordonne d’être rappelé au plus vite. Raccroche. Sourit bêtement au président.
- C’est la guerre, je leur dis que c’est la guerre, et il y a cette fille qui note des détails techniques sur la position des caméras. Ils ont oublié ce qu’est la guerre ! Ça tue, la guerre, les gens meurent, c’est horrible, les mères pleurent. Et ils croient quoi ? Que c’est moi qui vais mourir. Eh bien non, dans les guerres ceux qui meurent, c’est les petits, les sans-grades, ceux qui notent des détails techniques pendant que l’histoire avance devant eux. Alors elle ferait bien d’avoir peur cette blonde. Non mais, elle se croit où ? Elle est qui ? Après elle viendra pleurer pour être rassurée, parce que quand tout s’écroulera, faudra pas faire l’étonnée.
Le téléphone du conseiller vibre, il dodeline de la tête en écoutant avec attention le message.
- Vous aviez raison, monsieur, il y des techniciens qui notent la position de la lumière et des autres moyens techniques sur le plateau de télé.
Le président se tourne vers lui, interloqué. Le conseiller s’affole du regard noir de son supérieur. Se serait-il trompé ? Non pas deux fois en un jour, en une heure. Alors quoi ?
- Vous allez pas bien mon vieux. Qu’est-ce que vous voulez que ça me fiche que des techniciennes consignent des trucs dont je me contre-fout.
Il crie presque.
- J’ai une guerre à mener, et contre un ennemi invisible de surcroît. Ce n’est pas rien ça. Alors vos problèmes de lumière. Non mais, c’est n’importe quoi. Vous voulez qu’on la perde ?
Soudain suspicieux :
- Ah il n’est pas qu’invisible l’ennemi, je ne parle pas de la cinquième colonne. Mais de cette faiblesse de notre peuple à se dissiper dans des broutilles. Heureusement, certains, Jules, le caporal, le général, et d’autres, voient loin, haut. Certains esprits bien formés ont une approche holistique des situations les plus complexes, c’est ça qui nous sauva, c’est ça qui nous sauvera. Pas des techniciens et des grattes- papier.
Il est content de sa sortie.
Sur le perron les ministres l’attendent. Ils le pressent de questions, attendent des approbations, espèrent des félicitations.
- L’ennemi est invisible. Son invisibilité est son allié. Donc, suivez-moi bien, nous sommes en guerre non seulement contre cet ennemi mais contre tout ce qui est invisible.
Les ministres pétrifiés, craignent que leurs homologues aient compris le message qu’eux même ne saisissent pas. Devant leur mine stupéfaite, le président, avant de claquer la porte de ses appartements leur lancent :
- Pour les détails, voyez avec les médecins, les ingénieurs, les infirmières, les électriciens, les plombiers, il hésite, les boulangers, je ne sais pas moi, enfin bref, écoutez ceux qui font, et préparez-moi un rapport pour demain. Bonjour !
Jean Trémolières
« Nous sommes en guerre contre un ennemi invisible. » Je marquais un temps, pour bien que mon auditoire s’imprègne de la puissance de ma phrase. Je les toisais. Mais plus que ce parterre me faisant face, buvant mes paroles, c’étaient les millions ─ qui derrière leurs écrans observaient mon visage ─ que je cherchais à conquérir. Je restais fixe, immobile, laissant le ver pénétrer leur cerveau toujours avide d’une nouvelle anxiété, plus forte que la précédente. Là, j’y étais allé fort. Ce n’était pas moi qui avais trouvé la formule. Je m’y étais même mollement opposé au début. La guerre c’est quand même un peu beaucoup. Mes conseillers, surtout les jeunes, ont tout de suite objecté. La guerre c’est plein d’opportunités, de lois d’exceptions, d’aventures, d’excuses, d’explications. Bref, des boulevards de facilités. Puis ça vous pose un homme, la guerre, ce n’est pas rien. Enfin, ce n’est pas rien quand elle frappe à votre porte. Les conflits du bout du monde, ça ne vaut rien.
Alors j’ai répété plusieurs fois la maxime. Elle m’est devenue familière, et me faisait grandir. Le discours à la main, ma déambulation m’amenait à la fenêtre d’où la statue du caporal, qui m’observait souvent, me mit au défi d’oser, de voir grand. Une heure plus tard, la sculpture semblait minuscule devant mon ambition de chef de guerre. La grande histoire…
L’ennemi invisible, ça sonnait bien. C’était effrayant à souhait. J’eus peur d’avoir trop suspendu ma déclaration tant je voulais que tous ressentent mes mots résonner en eux. Non, je maîtrisais, personne ne pouvait voir derrière l’écran de mon visage. Ensuite, je tempérais, je rassurais. Le petit père des peuples, non mieux le géant des … non un peu de modestie, la comparaison était hasardeuse.
La lumière rouge s’éteignait. Je restais hébété, abasourdi, je planais. Des gens se pressaient autour de moi, me serraient la main.
- Non il ne faut pas !
Qui dit cela ? Si on ne peut plus se toucher alors.
« C’est qui la blonde avec le bloc qui prend des notes. Sympa. Elle doit frétiller d’approcher au plus près l’histoire en marche. Pourquoi elle ne me regarde même pas. Elle s’en va ! Quelle prétentieuse. »
Entouré d’un flot qui sans m’effleurer me dirigeait, me contraignait, je quittais le studio. Pour rappeler à cette pâte épaisse qui était son maître, je m’arrêtais et prenais un couloir différent. Ma brusque décision déclenchait un tumulte. Je ne m’en souciais pas. Devant une porte close, je me retournais et lançais un regard contrarié. La masse compris. Une main porteuse d’un trousseau jaillit avec la clé libératrice. Le vantail s’ouvrit, je fis signe de me laisser seul, sortant mon téléphone de ma poche. Talisman irremplaçable de la modernité pour signifier laissez-moi tranquille, j’ai un problème important à résoudre. La porte refermée, je laissais pendre l’appareil au bout de mon bras. Le masque tombait. Mes traits étaient tirés. Mais je jouissais intérieurement d’avoir si bien joué la pièce, d’être entré par la grande porte, d’avoir posé la main sur l’épaule du corse.
- Vous voulez que je sorte ?
La voix me prit au dépourvu. Aveuglé après mon shoot d’adrénaline, tout était flou. Avais-je rêvé ? La voix reprit :
- Vous avez besoin du bureau ? Je sors, d’ailleurs j’ai fini.
Un bruit de chaise qui raclait le sol, une forme blanche s’approchait, je recouvrais la vue. La blonde du plateau était là, devant moi.
Je suis un professionnel. Une fraction de seconde et je suis dans mon rôle. Modeste, aimable. - Pardon excusez-moi, j’ai fait intrusion, je vous dérange.
- Pas du tout, je partais.
Elle joint le geste à la parole, se faufile entre la table et l’illustre, elle pose la main sur la poignée de la porte. Il l’arrête.
- Le discours vous l’avez trouvé comment ?
Elle n’est pas surprise. Elle est étonnée, non pas de sa question, mais de n’avoir aucune idée sur sa conférence.
Devant le visage vide de la blonde, il s’inquiète.
- Vous pouvez me le dire, je vous le demande, soyez franche, j’ai si peu d’avis francs et désintéressés.
- Je ne sais pas moi…
- Comment vous ne savez pas. C’était mauvais ?
- Non ! elle hausse les épaules.
- J’ai marqué un temps trop long après « invisible » c’est ça ?
- Non…
- Cessez de de me répondre non, dites-moi ce qui n’allait pas.
- Rien, rien...
- Écoutez, vous avez la chance de donner en direct votre avis, et j’en tiendrais compte, je vous le promets, alors jetez-vous à l’eau. Rien ne vous arrivera. Je vous serais reconnaissant de votre concours. C’est votre aide que je demande.
- C’était bien.
- Mais bien ça ne veut rien dire, bien, c’est bof. Vous vous en foutez, c’est ça ?
- Écoutez monsieur, ne le prenez pas mal, je vais être franche...
- C’est exactement ce que j’espère.
- Je n’ai rien entendu de votre allocution. Je travaille, je note des détails techniques de positions de caméras, de projecteurs, de vitesses de réaction aux commandes du réalisateurs.
- Vous étiez sur le plateaux, non ?
- Oui, elle sourit de son incompréhension, physiquement oui, bien sûr, mais mon boulot n’est pas de suivre le contenu, je m’occupe du contenant si vous voulez.
Il reste interdit. Elle est mignonne. Il ne l’impressionne pas. Il en est vexé. Il veut retrouver sa cour, vite. Se rassurer. Il sort. Le couloir bruisse, il repasse la tête dans le bureau :
- Vous savez si tout le monde ne prend rien au sérieux, on n’avancera pas.
Elle ne sait que répondre et hausse les épaules.
- Eh bien, restons en là. Fichez-vous de tout, moi j’ai un ennemi invisible à chasser.
Il sort. Elle fait la moue.
Dans le couloir il fend les costumes noirs et les tailleurs ajustés. Comme une chaussette que l’on retourne, la foule s’écarte et lui emboîte le pas sitôt passé.
Dans la voiture, il interroge son conseiller, sur l’exactitude qu’il y ait des gens payé pour noter les positions des caméras sur les plateaux de télévision. Le collaborateur ne sait pas. Il est rouge, confus, imparfait. Il déteste être en faute, ne pas savoir. C’est son métier de connaître, mieux que le président. Il a été éduqué comme cela. Il méprise les incompétents. Soudain il est insuffisant. Le sang lui monte à la tête, sa cravate l’étrangle. Tremblant, il pianote son téléphone, appelle ses conseils à lui. La réponse ne vient pas. Il leur reproche leur ignorance. Ordonne d’être rappelé au plus vite. Raccroche. Sourit bêtement au président.
- C’est la guerre, je leur dis que c’est la guerre, et il y a cette fille qui note des détails techniques sur la position des caméras. Ils ont oublié ce qu’est la guerre ! Ça tue, la guerre, les gens meurent, c’est horrible, les mères pleurent. Et ils croient quoi ? Que c’est moi qui vais mourir. Eh bien non, dans les guerres ceux qui meurent, c’est les petits, les sans-grades, ceux qui notent des détails techniques pendant que l’histoire avance devant eux. Alors elle ferait bien d’avoir peur cette blonde. Non mais, elle se croit où ? Elle est qui ? Après elle viendra pleurer pour être rassurée, parce que quand tout s’écroulera, faudra pas faire l’étonnée.
Le téléphone du conseiller vibre, il dodeline de la tête en écoutant avec attention le message.
- Vous aviez raison, monsieur, il y des techniciens qui notent la position de la lumière et des autres moyens techniques sur le plateau de télé.
Le président se tourne vers lui, interloqué. Le conseiller s’affole du regard noir de son supérieur. Se serait-il trompé ? Non pas deux fois en un jour, en une heure. Alors quoi ?
- Vous allez pas bien mon vieux. Qu’est-ce que vous voulez que ça me fiche que des techniciennes consignent des trucs dont je me contre-fout.
Il crie presque.
- J’ai une guerre à mener, et contre un ennemi invisible de surcroît. Ce n’est pas rien ça. Alors vos problèmes de lumière. Non mais, c’est n’importe quoi. Vous voulez qu’on la perde ?
Soudain suspicieux :
- Ah il n’est pas qu’invisible l’ennemi, je ne parle pas de la cinquième colonne. Mais de cette faiblesse de notre peuple à se dissiper dans des broutilles. Heureusement, certains, Jules, le caporal, le général, et d’autres, voient loin, haut. Certains esprits bien formés ont une approche holistique des situations les plus complexes, c’est ça qui nous sauva, c’est ça qui nous sauvera. Pas des techniciens et des grattes- papier.
Il est content de sa sortie.
Sur le perron les ministres l’attendent. Ils le pressent de questions, attendent des approbations, espèrent des félicitations.
- L’ennemi est invisible. Son invisibilité est son allié. Donc, suivez-moi bien, nous sommes en guerre non seulement contre cet ennemi mais contre tout ce qui est invisible.
Les ministres pétrifiés, craignent que leurs homologues aient compris le message qu’eux même ne saisissent pas. Devant leur mine stupéfaite, le président, avant de claquer la porte de ses appartements leur lancent :
- Pour les détails, voyez avec les médecins, les ingénieurs, les infirmières, les électriciens, les plombiers, il hésite, les boulangers, je ne sais pas moi, enfin bref, écoutez ceux qui font, et préparez-moi un rapport pour demain. Bonjour !