Luminitza C. Tigirlas
Enfin Herba luminaria
Un mètre quatre-vingt-seize ! Pourquoi pas ? Cela reste toujours une forme humaine. Naud Orman est filiforme et d’une transparence cadavérique. Ses jambes faiblissent depuis que ses quatre-vingt-dix kilos de muscles sont descendus à soixante-douze pour chuter assez rapidement jusqu’à cinquante-quatre kilogrammes à peine. Peu à peu, son entraineur de basketball l’a oublié sur le banc de réserve. Le mannequinat n’est pas dans ses veines et les publicitaires l’ont chassé du mirage cocotier où il se faisait asperger de l’eau-lait. Sa grand-mère le plaint de drôle de manière : « tu es toujours vert, mon Bouillon-blanc, mais ne t’en fais pas ».