Thibault Boixière
Lettre
On peut mourir pour un mot, et condenser son existence sur une seule phrase. Stom, pour justifier son idée que toute parole contenait en elle-même la dernière qui serait prononcée avant la mort, avait inventé de toutes pièces un philosophe antique, au cours d’une discussion, un certain Diope d’Halicarnasse dont l’existence ne sera attestée par aucune de mes recherches, pourtant nombreuses. Du reste, quant à la personnalité de Stom, une telle invention démontrait au moins qu’il était passé maître dans l’art de l’argumentation, sinon qu’il était à ce point malin et cultivé pour trouver un nom suffisament crédible pour le domaine passablement obscur de la philosophie antique, qui plus est anatolienne.
Par ailleurs, Stom devrait dire, dans ses dernières paroles – bien qu’il n’ait jamais vraiment réussi à prononcer la dernière des dernières – que s’il réussissait à ce point à avoir le dernier mot dans les querelles, ce n’est pas que ses arguments étaient plus valables que ceux des autres mais qu’il savait seulement s’exprimer de sorte qu’on le croyait toujours sur parole.
Il précisa également, et avec toute la nonchalance qu’il semblait le caractériser, qu’il aimait beaucoup l’expression sur parole.
L’histoire de Stom Le Grand se résume presque entièrement à ce penchant pour la forme des mots. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’elle m’a paru si exemplaire. Lorsque mon ami Théodore, avec qui je travaillais depuis peu comme transcripteur pour une société de Rennes, me parla de Stom, je me suis montré attentif à ce que disait Théodore pour la première fois depuis notre rencontre. Ce gagne-pain intensif m’emmerdait tant que je ne pensais pas pouvoir jamais lier une amitié avec l’un de mes collègues, d’autant plus que Théodore, pour des raisons obscures, paraissait adorer son métier, qu’il pratiquait, contrairement à moi, à temps plein. Je ne crois pas me tromper en pensant qu’il éprouvait une fierté à faire le scribe, et une passion bien semblable à celle de Stom pour les mots en tout genre. Théodore en était arrivé au point où son métier – ou pour ainsi dire sa passion – commencait à influer sur son évolution physique, jusqu’à courber son dos, faire cagner ses genoux et grêler sa peau de tâches multiples, d’encres noires le plus souvent. Même ses yeux, cerclés, forcément, de lunettes double-foyer, avaient fini par s’animer et prendre leur indépendance avec, pour résultat, un strabisme divergent qui octroyait à son apparence et sa personnalité une dualité effrayante. Théodore, enfin, avait pris l’habitude de parler sans regarder son interlocuteur – par honte peut-être – et sans se soucier vraiment qu’il y ait justement un interlocuteur. Soit il parlait, soit il vous coupait la parole. Les histoires étaient rares, ou sinon trop longues, et ces discours, qu’il déroulait continuellement à voix basse, comme en secret, portaient en général sur les règles limites de la typographie, ses exceptions, son évolution historique et ce qu’il appelait, avec un regard un peu trop amoureux à mon goût, ses « petites fantaisies ». D’une oreille, je l’entendais épiloguer sur l’intérêt de notre travail et l’importance de la ponctuation dans ce qu’il nommait, toujours très tendrement, les « mailles du texte ». Pour lui, chaque enregistrement audio avait un temps particulier, dont il chronométrait jusqu’aux pauses et silences, et qu’il fallait reproduire à l’aide du point, point-virgule, virgule, double-point et points de suspension. Il insistait beaucoup – et trop à mon goût – sur la valeur des tirets, qui « marquait une aparthé », et sur celle de la parenthèse, qui « signifiait une précision ». Par contre, il avait en horreur le point d’exclamation, « vulgaire et sans saveur », et tolérait le point d’interrogation, qu’il « savait indispensable ».
Il me faisait, pour la énième fois, une métaphore filée voulant que notre métier soit semblable au stylisme ou à la cosmétique. Théodore « habillait » les textes et rendait « les voix plus claires et agréables ». Théodore, précisons-le, avait été, avant de devenir transcripteur, thanatopracteur à titre de stagiaire, métier qu’il comparait bien entendu au nôtre et à celui de styliste.
Il avait, comme Stom, comme moi, et comme nous tous, une volonté toute humaine de vouloir rendre son existence homogène et ordonnée, si possible traverser de quelques motifs authentiques et nodales.
Cependant, Stom, malgré toute sa bonne volonté, n’est jamais parvenu à ordonner quoique ce soit. C’est d’ailleurs ainsi que me l’a présenté Théodore, comme un « homme fou à lier, sinon confus ». Entre deux compositions sur les caractères typographiques, il me raconta que, dix ans auparavant, alors qu’il était thanatopracteur stagiaire, il était tombé par hasard sur « un enregistrement audio trouvé au crématorium de Corps-Nuds, en Bretagne, dans la poche-chemise du dénommé Monsieur Stom Le Grand ». Je ne sais pas si, à ce moment précis, je l’écoutais véritablement – quoique la mention de Stom Le Grand m’eut fait croire qu’il palabrait encore sur « les lointaines racines de la typographie actuelle ». En revanche, lorsqu’il m’expliqua que le Stom en question avait laissé un enregistrement terminal avant de se donner la mort, je me rappelle avoir été beaucoup plus attentif qu’en temps normal.
A en croire le préambule de Théodore, Stom Le Grand, « né le 11 décembre 1945 à la clinique de Limoges », « domicilié à Corps-Nuds, en Bretagne », avait été « dactylographe, chômeur, smigard, smicard, érémiste et, si l’on peut dire, verbicruciste à ses heures perdues ». Théodore me rajouta, de vive voix, que Stom était un « maniériste, pour ne pas dire un maniaque ». L’histoire m’interpella et je demandai à Théodore s’il consentait à me prêter l’enregistrement et la transcription qu’il en avait faite. Il me les fournit, et me fournit alors une occasion de mener ma propre enquête sur Stom.
L’enregistrement était mauvais, saturé de grésillements et parcouru de silences assourdissants. Stom avait une voix caverneuse, profonde, une voix qui s’exerçait peu et dans laquelle on entendait poindre un résidu ou un début de bégaiement. Il butait parfois, plus par colère que par hésitation, et souvent il partait dans un ricanement souffreteux, comme une mauvaise toux. Ses paroles, spasmées de haine, ne s’adoucissaient que rarement, le temps d’une excuse ou d’un moment de réel introspection. Le plus souvent, il se révoltait en vociférant et accusant la terre entière.
Théodore avait fait du bon travail. La transcription répondait à ce qu’on attendait d’elle : neutre, elle se contentait de faire revivre tel quel la voix de son dicteur. Bien entendu, Théodore avait noté dans son préambule le système de ponctuations qu’il adopterait, et précisait, tout de même, que « la transcription suivante, faite en dix sept jours, ne se prévalait d’aucune motivation monétaire ou professionnelle ». Que Théodore poursuivait une motivation littéraire ou poétique, j’en doute profondément. Je pense, pour ma part, que Théodore ne souhaitait pas autre chose que retravailler les mots, encore et encore, et qu’il trouvait son plaisir, et le trouve toujours, dans le seul geste de la réécriture, l’embelissement et la sauvegarde. Théodore, en somme, s’est toujours battu contre la mort elle-même, et particulièrement celle des autres.
Le plus intéressant, toutefois, au croisement de l’enregistrement et de sa transcription, c’était l’événement lui-même : l’adieu de Stom Le Grand au monde, les raisons de son suicide et la tragédie, ou plutôt la double tragédie, que sa mort a constitué. Disons que Stom mourra de n’avoir pas trouvé un mot et, qui plus est, mourra sans consolation puisque sans trouver, non plus, le mot de la fin, sa dernière parole – une épitaphe.
Quelle tristesse que ses derniers mots ! mais quelle haine ! Stom le concédait lui-même, dans ses rares accalmies, que la haine, en le prenant, le rongeait de l’intérieur. C’est d’ailleurs un des intérêts majeurs de son enregistrement, de voir à l’œuvre les rouages de la haine, son éruption et son cheminement jusqu’à la phrase et ses insultes.
Du reste, quant au dernier mot de Stom, le mot impossible, le mot introuvable, on ne peut faire que des suppositions, d’autant plus que mon enquête, qui m’a conduit pendant plusieurs mois à faire la navette entre Limoges et Corps-Nuds, m’a prouvé que Stom avait bel et bien brûlé, selon son souhait, toute son œuvre verbicrucial, commencé au début des années 80 et, à son grand malheur, toujours inachevé. Autodafé ? Bûcher des vanités ? Je ne sais pas. Peut-être que Stom, bien qu’il ne l’aurait jamais reconnu, souhaitait par ce geste montrer à ceux qui resteraient qu’il était lui-aussi un homme de lettres, à sa façon. Ne pas être écrivain, conteur, romancier, poète ou dramaturge, qu’importe, n’avoir pas réussi à produire ne serait-ce qu’un seul texte constitua – j’en suis certain – la plus grande frustration de Stom et partant, le combustible premier de sa haine.
Il avait son style, ses principes et sa prétention. S’il était créateur, il n’était pas joueur. De ces écrivains qui ne lisent jamais leurs pairs mais qui ne poursuivent qu’un seul but, celui de repousser les limites inhérentes à leur genre. Et Stom, vraisemblablement, ne cessa de les bousculer, et ce jusqu’à briser la grille et faire déborder les cases. Horizontal, trente lettres, préfère et se sent capable de prononcer un mot de trente lettres plutôt qu’une série de trois chiffres. Définition qui, à en croire un spécialiste, avec qui Stom entretenait une correspondance de jour en jour plus houleuse, était parfaitement inacceptable et irrecevable.
Hexakosioihexekontahexaphobie, la peur du nombre 666. Définition et réponse, inacceptable je ne sais pas, mais prétentieuse, incontestablement. Car personne, à moins d’un dictionnaire et d’une intelligence des mots hors-norme, n’aurait pu les trouver. Stom, à l’instar de certains littérateurs, ne s’est jamais soucié de son lectorat, et n’en a du reste jamais eu. Son enregistrement le prouve : Stom avait une confiance en lui-même et en ses cacapacités débordantes, et ne s’est jamais privé de l’afficher clairement.
Là tenait toute la douloureuse mécanique de sa haine, le débordement continuel de son assurance contrarié par l’échec, continuel lui aussi, de sa propre existence. Il en venait à haïr tout et tout le monde, au prétexte qu’il était le meilleur mais ne réussissait jamais. Le monde avait un problème. Il dira, dans une de ces nombreuses épitaphes : « Je mourrai comme j’ai toujours vécu, la main dans le froc, les couilles au cul et la main assez loin de ma poche pour pouvoir vous la coller dans la tronche ». Stom assumait sa réclusion et sa solitude, car parfaitement justifié au regard du monde, qu’il a toujours jugé inférieur à lui-même.
Il se présente, dans la première moitié de son enregistrement, la partie la plus haineuse, comme un connard professionnel. « Moi qui enlève votre chaise au moment de vous asseoir, moi le croque-en-jambe dans les escaliers, moi la tête enfoncée dans la purée, moi, moi, toujours moi ». Et de renchérir : « Celui qui crache dans ta soupe et chie dans tes bottes [...] celui qui se marre quand les gens pleurent, une vraie peau de chien ».
Sa vie ne portait aucun nom, et son adieu le prouve par la négative. Les rares secondes où Stom semble s’abandonner à une confession, ou du moins à la rétrospection, sont certes exemplaires et poignants mais, qu’il l’ait souhaité ou non, ce sont toujours ces monologues – ou plutôt ces soliloques – qui rendent à son existence sa véritable forme. Stom, dans sa haine et son empressement, cherche uniquement à parvenir au dernier mot, celui qui subsumera sa vie sur la terre. J’ai recensé, d’après la transcription de Théodore, au moins six épitaphes différentes, lesquelles se déclinent aussi de diverses manières. Ainsi de celle-ci, épique autant que prétentieuse : « Il m’a dit – enfin on m’a dit : te suicide pas tout de suite, tu as encore tellement de gens à décevoir. Eh bien, il semblerait qu’il n’y ait plus personne, non ? ». Et qu’il corrige : « Non ça ne va pas. Pardon. Ne te suicide pas tout de suite, il reste – il te reste – tellement de gens à décevoir. Mais il semblerait bien qu'il n'y ait personne désormais. Maizil semblerait bien qu'il n'y ait plus personne maintenant. Pas du tout la même chose. Dans ma tête, ça résonnait mieux. À haute voix, c'est pas pareil, croyez-moi. »
Mort seul, et dans la défaite, Stom finira sur un mot, « merde », un soupir, un renoncement. La nébuleuse des phrases prononcées, la prégnance du souffle et des sanglots et des hoquets sur la voix qui peine à s’ouvrir, voilà tout ce qui reste et restera de lui. Et Stom le comprend lui-même, arguant que rien, pas même son « cousin cagneux, issu de germain ou de mon cul », ne pourra jamais transcrire « la puissance de sa voix quand elle s'étouffe après le rhum ». Il le dit, une bouteille glougloute et des glaçons craquent, rien que la transcription ne pourra rendre – en vérité – rien que jamais l’écriture ne pourra sauver véritablement.
C’est là, dans cet élan, que son adieu prend toute sa force. Stom Le Grand était un homme talentueux qui possédait une intelligence des mots hors-norme ; en cela, il était un écrivain hors pair, en puissance, et non en acte. L’enquête que j’ai mené sur sa vie m’a montré à quel point Stom vivait uniquement par les mots, pas seulement qu’il aimait les découvrir ou les écrire, mais qu’il prenait ces décisions selon leur sonorité. De sa naissance, par exemple, à Limoges, où il a été, selon ces termes, « limogé enfin du bidon maternel où mon corps pourrissait pour de bon ». De même, son installation à Corps-Nuds, en Bretagne, procède uniquement du fait qu’il adorait le nom du village. Aussi, son prénom, donné par une famille aristocrate et extravagante, lui paraissait tout à la fois exotique et constituait, pour son plus grand bonheur, un anagramme de « mots ». Sa mère, âgée mais toujours vive, m’expliqua, légèrement honteuse, qu’ils avaient voulu, elle et son mari, le nommer Tom mais qu’ils avaient rajouté par mégarde un S devant le prénom. Toujours est-il que Stom ratiocinait sur son nom, d’autant plus qu’il était aussi Le Grand, nom de famille somme toute commun dans le Limousin mais qui lui semblait, à lui, correspondre parfaitement à la destinée qu’il s’était choisi.
Son bureau, que j’ai eu le plaisir de visiter, était semblable à celui d’un scribe. En plus des annuaires et des prospectus en tout genre, je trouvai, pêle-mêle, des dictionnaires généralistes aussi bien que spécialisées, des synonymes, des médicales, des techniques, ou encore de commerce. Je trouvai également un code civil, de nombreux atlas, des éditions bilingues et des encyclopédies. Stom aimait les mots, au point parfois de se laisser entraîner par leur beauté.
C’est, par ailleurs, ce qui s’est passé avec son métier de verbicruciste. Chaque sphinx, comme on les appelle parfois, possède son propre style. Je ne suis moi-même ni un joueur ni un créateur de grilles, mais mes recherches m’ont conduit à étudier de près ce phénomène. Entre autres verbicrucistes, et parce que j’admirais ces romans et nouvelles, Georges Perec me paraissait vraiment détenir un style bien à lui. Par exemple, pour limiter les cases blanches, Perec utilise avec brio les chevilles, notamment en jouant, non pas sur les mots, mais sur les lettres elles-mêmes. Ainsi, à la définition proposée par Perec, « Il lui manque effectivement une jambe », il s’agissait de répondre ANPUTE. Stom, s’il ne cessait de jouer sur les lettres et les mots, voire avec la grille elle-même, se rendait néanmoins coupable de prétention. Ces grilles, toujours refusées, étaient insolubles. Un jour, d’après ce que m’a raconté son propre frère, il avait proposé, pour le mot ELUCSAME, mot qui n’a jamais existé, la définition suivante, à savoir « arabe et castré », horizontalement. Le mot devait être lu, comme dans la civilisation arabe, de droite à gauche pour donner « émasculé ». Introuvable. De même, dans une autre grille, une définition quasiment insoluble, mais que j’ai trouvé avec l’aide de spécialistes : verticalement, « Lui aussi a peur de tomber », dont la réponse était ACROPHOBE. Je m’en doute, Stom devait ricaner à chaque définition tordue qu’il trouvait.
Et pourtant, malgré ce talent certain, quoique critiquable, la vie de Stom Le Grand n’aura été qu’une triste histoire. Vieux garçon, solitaire, mal-aimé, grognon, sans aucune considération pour ce qui constituait le seul but de son existence : les mots croisés. Conclusion en ellipse d’une destinée qui lui inspirera une nouvelle epitaphe, la plus émouvante : « Moi, Stom Le Grand, qui fit toute sa vie des mots croisés sans jamais croiser personne ».
Il était, selon moi, semblable au narrateur des Carnets du sous-sol de Dostoïevski : sans cesse à ruminer une haine impuissante. Qu’il était doué, du moins par rapport à la moyenne, fut sa perte, et d’autant plus grandes furent ses défaites. Sa vie lui paraissait une injustice, et le monde dès lors, un endroit peuplé de personnes idiotes et sans jugement. Il prit en grippe et en haine sa famille, ses voisins et l’ensemble des gens croisés, aperçus ou entendus. Plus que tout, il haïssait les écrivains et artistes, et il redoutait lui aussi à devoir faire adieu ou mémoires. Il dira dans son enregistrement que son époque était marquée par une génération cherchant à tout prix à devenir artiste, une époque « du tout-artiste », et que jamais il ne concèderait à son siècle le fait de se confesser publiquement au moyen d’une histoire bien ficelée ou d’une peinture savamment orchestré. Pour Stom, la recherche s’arrêtait au mot, et toute entreprise visant à relier un mot à un autre, dans le but « de pondre une phrase », était « un crime contre la raison ». Il dira, je cite : « toute phrase, du moment qu’elle est prononcée ou écrite, du moment, tout simplement, qu’elle est, prend toujours des allures de vérité. La preuve ».
Sa haine, encore une fois, dessinait en creux une envie garrottée par la frustration. On se construit toujours par manque, alors Stom s’est comporté comme un parfait satiriste, la satire en moins. Je crois, mais ce que j’avance, ou le fait même d’avancer quelque chose, lui aurait déplu, je crois que Stom regrettait de n’avoir pas réussi à formuler son désespoir. Je crois aussi que Théodore le scribe ressent la même chose, à la différence près qu’il évacue son mal en se faisant tour à tour porte-parole ou malheureusement, porte-silence.
Tout ce que Stom aura su dire de lui, excepté son adieu décousu et saturé, c’est une définition, comme il le fit remarquer, « horizontale ou verticale, qu’importe », « Ce que je suis en l’espace de six lettres ». Et en six lettres, qu’aurait-il pu être sinon saturé et décousu ? La réponse reste en suspens. Il était successivement SPHINX ou MUABLE ou CHIANT ou TRISTE ou DEPITE. Jamais ARTISTE et jamais TERMINE.
Il lui manquait une lettre.