Ce n’est pas chez moi et pourtant je suis là, allongé sur le canapé avec mon appareil. Puisque rien de tout cela n’est réel, j’ai pris la liberté d’incruster dans l’image des bouts de moi, de gens, tous ceux qui me composent. Ainsi celui qui prend la pose me ressemble, je pourrais être lui, je le suis parfois. William Klein disait à un inconnu dans la rue : « En te regardant je me vois ». J’ajoute : « En me regardant je vois souvent un autre. »
Le reste du temps je suis photographe pour des quotidiens et des revues indépendantes (j’observe mes contemporains) ou je donne un cours sur l’histoire de la photographie (ce sont alors les étudiants qui me dévisagent).