Quelle place pour la nouvelle
dans le champ éditorial français ?
Anne Cauvel de Beauvillé
Personne n’ignore le manque de visibilité de la nouvelle dans le paysage éditorial français malgré une production abondante. Pour quelles raisons ce genre littéraire est-il si marginalisé ? Quels sont ceux qui le défendent ? Que faire et comment pour que la nouvelle occupe une place plus grande au sein de la production éditoriale ?
Il est nécessaire avant de débuter cette réflexion de définir la nouvelle : il s’agit d’un bref texte en prose. Cette brièveté du récit reste toutefois variablement appréciable : certaines nouvelles tiennent sur une page, d’autres se déploient sur des dizaines. Pour autant, c’est cette brièveté qui distingue la nouvelle du roman. Compte tenu de cette forme courte, le récit ne s’intéresse en général qu’à une seule intrigue et se limite à quelques personnages. Mais il ne s’agit pas là d’une règle et il n’est donc pas exclu de trouver des nouvelles développant des événements secondaires.
L’idée qu’une nouvelle doit nécessairement avoir une « chute » et donc se terminer de façon surprenante et inattendue est largement répandue mais nullement une définition de ce type de récit. La nouvelle « à chute » est en effet simplement une possibilité et non un gage de qualité du récit, nous y reviendrons.
Si la nouvelle, comme le roman, connaît son âge d’or au XIXe siècle, elle existe en France depuis le Moyen Âge. La nouvelle est alors un court texte que l’on distribue dans la rue. Le premier recueil de nouvelles intitulé Cent nouvelles nouvelles est publié entre 1430 et 1470 de façon anonyme et s’inspire du Décaméron de Boccace.
Il faut attendre 1558 pour que la nouvelle acquière une certaine légitimité avec L’Heptaméron de Marguerite de Navarre, sœur du roi François Ier, recueil de nouvelles inspiré de Boccace également. Puis, les Nouvelles exemplaires écrites entre 1590 et 1612 de Miguel de Cervantes, alors auréolé du succès de Don Quichotte, contribuent à populariser le genre. La nouvelle se distingue du roman par sa forme courte, d’autant plus qu’à cette époque, le « roman fleuve », très long, constitue la norme. Si bien que La Princesse de Clèves de Madame de La Fayette publié en 1678 porte le nom de nouvelle alors que l’œuvre est considérée aujourd’hui comme le texte fondateur du roman d’analyse, modèle littéraire du roman moderne notamment du fait du développement de l’intrigue et de l’introspection des personnages.
La multiplication des journaux au XIXe siècle augmente la demande de nouvelles : les auteurs publient en effet leurs récits dans les nombreux périodiques de l’époque, alors tirés à plusieurs dizaines de milliers d’exemplaires. La quasi-totalité des grands auteurs de ce siècle s’essayent à la nouvelle ; de Balzac à Flaubert en passant par Hugo, Stendhal, Sand ou Zola. Certains sont même très prolifiques : Maupassant publie plus de 300 nouvelles dans 18 recueils différents, en plus des journaux. Mais cette profusion va finalement jouer contre le genre : dès la fin du XIXe siècle, la nouvelle est considérée comme moins prestigieuse que le roman.
Le genre se déploie également hors de nos frontières : les Russes (Anton Tchekhov, Pouchkine, Nicolas Gogol) ou les Américains (Henry James et Edgar Poe) marquent leur époque et le genre par leur production abondante de récits courts, fantastiques ou réalistes.
Au XXe siècle en France, même si de grands auteurs s’adonnent encore à la nouvelle comme Jean-Paul Sartre (Le Mur recueil publié en 1939), ou encore Albert Camus et Marguerite Yourcenar, le genre est considéré comme mineur. Toutefois, la nouvelle continue de se développer à l’étranger et notamment en Italie avec Italo Calvino, Leonardo Sciascia et Dino Buzzati dont le recueil Le K publié en 1966 est célèbre dans le monde entier. Les Américains ne sont pas en reste : de grands noms de la littérature américaine se sont essayés au genre, et souvent de façon très intensive comme John Steinbeck, Raymond Carver, Hemingway, H.P Lovecraft ou F. Scott Fitzgerald. Enfin, la nouvelle est également un genre très exploré en Amérique latine, notamment par l’Argentin Jorge Luis Borges.
Et maintenant ? Quelle place tient la nouvelle dans le paysage éditorial français ?
La nouvelle, un genre marginal
Un genre dédaigné
Lecteurs, éditeurs, représentants, journalistes, libraires, tous boudent la nouvelle qui est de ce fait peu lue, peu éditée, peu visible et peu défendue. On pourrait presque évoquer une malédiction qui frappe ce genre, pourtant investi par un grand nombre d’auteurs, bien que rarement de façon exclusive. En France, c’est le roman qui consacre un auteur et rares sont ceux qui résistent à cette forme de dictature éditoriale. À l’instar du court métrage pour long métrage, la nouvelle est considérée comme une porte d’accès vers le roman et un terrain d’expérimentations pour futurs romanciers. Nombre d’entre eux ont en effet commencé par la nouvelle avant de se lancer dans l’écriture d’un roman comme Jérôme Ferrari notamment, prix Goncourt 2012 avec Le Sermon sur la chute de Rome. Taxé d’amateurisme, souffrant d’une image désuète d’écrivain à la petite semaine, le nouvelliste est considéré sérieusement par un éditeur lorsqu’il lui adresse un roman. Éditeur qui lui fera grâce de publier un recueil lorsqu’il sera confirmé, comme c’est le cas pour Maylis de Kérangal et son dernier ouvrage Canoés publié chez Gallimard dans la collection « Verticales » ce printemps 2021. Et encore, la quatrième de couverture débute par ces mots de l’autrice : « J’ai conçu Canoés comme un roman en pièces détachées ». Le mot « roman » est mentionné, les ventes devront donc être au rendez-vous...
Car la nouvelle, comme la poésie ou, pour poursuivre le parallèle avec l’industrie du cinéma, le court-métrage, se situe hors du champ économique. Un genre confidentiel donc, qui ne se vend pas. Bien sûr les exceptions existent comme Je voudrais que quelqu’un m’attende quelque part d’Anna Gavalda publié en 1999 par Le Dilettante, alors maison d’édition peu connue, qui atteint les deux millions d’exemplaires vendus, ou Passer l’hiver d’Olivier Adam publié en 2004 par les Éditions de l’Olivier et lauréat du Goncourt de la nouvelle. Mais ces succès commerciaux sont rares : la nouvelle ne s’impose pas commercialement comme un genre en soi.
Un genre difficile à éditer ?
Et si la nouvelle était peu publiée aussi parce qu’elle exige de l’éditeur un travail plus exigeant ? L’édition de recueils s’accompagne en effet de questions spécifiques au genre : quels auteurs choisir ? Quels textes ? Comment les organiser entre eux ?
Pour leur collection « Les meilleures nouvelles » Florence Didier-Lambert, éditrice, explique que les auteurs sont choisis « parce qu'ils sont reconnus, et ils le sont pour avoir transformé l'idée que l'on se faisait de la nouvelle en France. Et qu'on se fait toujours. En effet la conception de la nouvelle en France s'est arrêtée à celle de Maupassant. Une nouvelle dite à chute, dont la composition suit un modèle classique[1]. » Le choix des éditeurs des Éditions Rue Saint Ambroise se porte sur de grands auteurs qu’ils pensent contemporains, non pas au sens chronologique du terme mais au sens stylistique.
Pour lancer leur collection, les éditeurs hésitaient entre Katherine Mansfield et Virginia Woolf : sur les conseils de libraires, ils ont choisi la plus connue du grand public, à savoir Virginia Woolf.
Concernant le choix des textes, s’il reste subjectif – d’autant plus que chaque ouvrage est chapeauté de A à Z par un seul éditeur, Bernardo Toro ou Florence Didier-Lambert – ce choix est guidé par la volonté de dresser le portrait de l’auteur, de montrer une trajectoire dans sa production littéraire et de donner une vue d’ensemble de son œuvre.
L’idée maîtresse de cette collection est en outre de présenter ces auteurs ultra célèbres dans leur nouveauté. C’est pourquoi les recueils comportent non seulement parfois des textes inédits en français mais aussi de nouvelles traductions. À ce sujet, Florence Didier-Lambert précise : « On a voulu les réactualiser. Certaines traductions dataient de 1932 pour Mansfiefd : des traductions orientées écrivain pour dames, datées. Or, la nouvelle est un genre actuel, contemporain, moderne, qui offre des possibilités de refonte : donc on retraduit. Et avec succès[2]. ». En effet le recueil consacré à Katherine Mansfield vient d’être réimprimé pour la quatrième fois, celui dédié à Tchekhov est de nouveau imprimé également, le recueil sur Lovecraft est épuisé…
L’ordre des textes peut être chronologique, comme c’est le cas pour le recueil consacré à Virginia Woolf dont Florence Didier-Lambert ne voulait pas figer la production littéraire dans une vision mortifère, l’auteure étant selon elle trop souvent enfermée dans la représentation de la « suicidée ». L’éditrice voulait « ôter ce regard mélancolique et retrouver une fraîcheur de lecture, un regard débarrassé des lieux communs[3] ».
Les textes peuvent également être choisis et regroupés par périodes d’existence de l’écrivain comme c’est le cas pour le recueil dédié à Fitzgerald dont les nouvelles sont réunies autour d’un roman en cours.
Concernant le recueil consacré à Tchekhov, l’idée a été de mettre en avant une nouvelle moins attendue, plus énigmatique – Chez des amis publié en 1898 dans la revue Cosmopolis –, pour que le lecteur entre dans le livre avec un regard nouveau. Les textes plus connus sont abordés ensuite, sans la fatigue du regard convenu, permettant ainsi de maintenir la curiosité.
Cette collection est enrichie de notices qui contiennent des éléments de contexte, stylistiques ou biographiques. Devant l’étendue de l’offre éditoriale, les éditeurs ont en effet souhaité guider le lecteur, lui donner un fil conducteur qui lui permette de singulariser les auteurs de la collection. Ces notices sont écrites par les traducteurs à qui les Éditions Rue Saint Ambroise donnent la parole afin de privilégier une multiplicité de points de vue et de sensibilités et d’éviter ainsi de donner à lire la vision unique d’un spécialiste universitaire comme c’est souvent le cas pour La Pléiade par exemple. Ici, c’est une équipe de traducteurs qui partagent leurs connaissances et leur passion de la littérature pour donner du poids aux nouvelles éditées.
Quid du recueil de nouvelles d’auteurs contemporains inconnus du grand public ? La revue Rue Saint Ambroise édite ses numéros comme des recueils de nouvelles : Bernardo Toro, son directeur de la publication, explique que le choix des textes est décidé par un comité de lecture, d’une dizaine de personnes à ce jour. Selon lui : « Plus on est nombreux, plus les choix sont consensuels. Les choix singuliers sont faits par une personne ou par des groupes plus restreints[4]. » Ce fonctionnement collectif et collégial a donc sa limite mais aussi son avantage. En effet, ce comité de lecture est composé de personnes qui pratiquent la nouvelle en tant qu’auteurs, lisent beaucoup, et surtout pratiquent des formes littéraires différentes. Par formes littéraires Bernardo Toro entend : « la nouvelle à chute, la nouvelle d’atmosphère, d’instants, la tranche de vie, la prose poétique, le langage parlé, la nouvelle policière, fantastique etc[5]. ». Cette hétérogénéité permet de faire des choix attentifs à toutes formes d’écriture possible. La revue Rue Saint Ambroise n’a pas pour volonté en effet d’imposer une forme particulière de littérature qui correspondrait aux goûts et à la pratique d’un de ses membres. Nulle volonté également d’imposer un thème pour produire un recueil « Je trouve que cela brouille les cartes, explique M. Toro. Le texte est-il choisi parce qu’il correspond au thème ou parce qu’il est bon ? Ce questionnement est valable également lorsque le texte n’est pas choisi. [6] » Pour la revue, seul le texte compte : qu’importe si le sujet est dans l’air du temps ou non ou s’il s’agit du premier texte d’un parfait inconnu.
Une fois les textes sélectionnés, comment les agencer entre eux ? Il s’agit là d’un problème insoluble car le recueil de nouvelles est un produit éditorial, « un rassemblement hasardeux et circonstanciel[7] » de textes qui n’ont pas été conçus pour être ensemble. Il ne s’agit pas là d’une construction littéraire mais d’une construction éditoriale. Dès lors, le sommaire est construit pour éviter certains aspects négatifs, comme un voisinage malheureux entre deux textes mais c’est tout ce qu’un éditeur peut faire pour ce type de recueils. L’idéal pour M. Toro ? « Que le lecteur ne lise pas les textes les uns à la suite des autres mais qu’il pioche dans le recueil au gré de ses envies ». Une façon bienvenue de s’approprier un recueil mais évidemment impossible à imposer d’autant plus que le recueil de nouvelles demande un effort de lecture particulier.
Un genre difficile à lire
En effet, du point de vue des lecteurs, il est parfois difficile de se plonger dans un récit de courte durée puis de fournir cet effort à nouveau pour une autre histoire, puis une autre… Pendant la lecture d’un recueil de nouvelles, le lecteur investit une situation, des personnages et régulièrement doit recommencer à appréhender une nouvelle intrigue, un autre univers… Cet enchaînement peut être perçu comme fatigant et rébarbatif : la lecture de recueils de nouvelles paraît alors plus ardue que celle de romans avec lesquels on s’installe confortablement pour un temps long en compagnie de personnages qui nous deviennent familiers. Les nouvellistes sont-ils de plus fervents lecteurs de nouvelles ? On pourrait le penser puisqu’ils en écrivent eux-mêmes mais il semblerait qu’ils ne soient pas plus lecteur de nouvelles que le non-écrivain. Et lorsqu’ils sont publiés en recueil collectif ou en revue, rien ne prouve qu’ils lisent les textes qui accompagnent les siens.
Le triste constat que nous venons de dresser concernant les difficultés rencontrées par la nouvelle est partagé par l’ensemble du monde littéraire dont les acteurs se renvoient la balle quant à la responsabilité de chacun : si la nouvelle est délaissée c’est parce qu’elle est mal diffusée, défendue, éditée, promue… Un tour d’horizon des différents acteurs de la nouvelle s’impose pour tenter d’expliquer pourquoi un tel vivier de créations littéraires est relégué au ban du champ éditorial français.
Les acteurs de la nouvelle
Les éditeurs
On pourrait penser que la publication de nouvelles serait assurée par les grands groupes d’édition, comptant sur le principe de péréquation pour rentrer dans leurs frais : les maisons d’édition pouvant se permettre de gros tirages et de nombreuses ventes grâce à des titres best-sellers en profiteraient pour absorber les probables pertes liées à la publication d’un recueil de nouvelles. Mais ce n’est pas le cas, et les maisons d’édition accolées aux multinationales (Hachette, Editis, Madrigall) n’éditent les nouvelles que de romanciers déjà reconnus comme nous l’avons vu pour Maylis de Kérangal. La nouvelle reste donc un genre éditorial à investir. La nature ayant horreur du vide, le monde littéraire n’échappe pas à la règle et cet espace laissé vacant par les mastodontes de l’édition est investi depuis quelques années par les éditions indépendantes.
Citons par exemple Les éditions du typhon et le recueil L’étrange féminin (2020), L’échappée avec l’ouvrage collectif Bandits et brigands (2020), Aux forges de Vulcain avec Des mirages plein les poches de Gilles Marchand (2018), Les Éditions Corti avec Nouveaux Éléments sur la fin de Narcisse d’Éric Faye (2019). La nouvelle, qu’elle soit éditée sous forme d’un recueil d’un même auteur ou publiée avec d’autres dans un ouvrage collectif, trouve ainsi sa place dans le champ éditorial français bien que les maisons d’édition exclusivement dédiées à ce genre soient rares. En effet, nombreuses sont celles qui allient édition de nouvelles et poésie (Rhubarbe) ou courts romans (éditions de L’arbre Vengeur, Éditions Finitude, La Dragonne, éditions parole, Amok, Lunatique,…). La concurrence est rude d’autant plus que les tirages étant faibles, la viabilité économique de ces structures d’édition souvent très nouvellement créées est fragile. Sans jouer les Cassandre, on ne gagerait pas l’existence de certaines de ces maisons d’ici une dizaine d’années. De plus, ces toutes petites maisons d’édition disposent d’une capacité de diffusion-distribution minime. Elles n’ont pas accès aux grands réseaux de distribution et sont ignorées des grandes enseignes, ce qui contribue à l’invisibilité du genre dans le champ éditorial.
Quant aux maisons d’édition exclusivement dédiées à la nouvelle, elles sont quasiment inexistantes. Citons les Éditions Rue Saint Ambroise et Antidata, toutes deux issues des revues du même nom.
Les revues
Basée sur une économie très réduite et des moyens limités, souvent dirigée et éditée par une équipe de bénévoles, la revue est le support privilégié de la nouvelle, comme autrefois les journaux. Rue Saint-Ambroise, Brèves, L’Encrier renversé, Harfang, Onuphrius (revue en ligne) … les revues dédiées aux textes courts sont nombreuses et confidentielles, car, comme les petites maisons d’édition indépendantes, elles souffrent d’une très faible distribution. On les trouve en ligne : le lecteur commande les numéros via le site internet des revues qui se chargent de l’envoi. Si certains numéros sont édités avec les mêmes soins qu’un livre – les numéros de la revue Rue Saint Ambroise prenant la forme de véritables recueils de nouvelles par exemple – certaines, aux moyens financiers encore plus limités, prennent la forme de quelques feuillets agrafés, comme c’est souvent le cas pour les revues de poésie, encore plus mal loties… Le modèle économique de ces revues est donc précaire mais cela n’empêche pas la floraison de nouvelles publications comme en témoigne le « Salon de la revue » toujours plus fourni en exposants d’année en année.
Les concours de nouvelles
De plus en plus nombreux, organisés par des associations ou des administrations comme les municipalités ou les médiathèques, les concours sont de véritables acteurs de la nouvelle, souffrant d’un manque de visibilité peut-être encore plus accru que pour les revues. C’est pourquoi la revue Rue Saint Ambroise notamment, publie chaque année un numéro consacré aux nouvelles lauréates de son concours et accueille par ailleurs dans ses numéros des nouvelles consacrées dans d’autres concours afin de leur donner un support de publication et une visibilité tout en s’attirant un public nouveau.
Les recueils collectifs
La nouvelle trouve également sa place au sein d’ouvrages collectifs, lorsque des auteurs reconnus écrivent sur commande, et accède ainsi à une visibilité plus grande. Dans les années 1990, le recueil de nouvelles affiche une volonté politique portée par des auteurs engagés, plutôt gauchisants. Un vent libertaire souffle sur la nouvelle dont les ouvrages collectifs portent les constats et revendications d’une gauche radicale : Pas de justice, pas de paix (1996) et Nouvelles et dessins contre la télé (1999) publiés chez Réflex éditions en sont des exemples.
Nombre de ces auteurs engagés sont issus du polar et font partie de cette génération associée à la collection « Le Poulpe » des Éditions Baleine, collection qui a largement contribué à la renaissance du polar français dans les années 1990 et dans laquelle s’illustrent des auteurs comme Didier Daeninckx ou Patrick Raynal.
Les auteurs de cette mouvance du polar restent de nos jours très engagés politiquement et fidèles à la nouvelle comme on le constate avec la collection « Polar rouge » des éditions Arcane 17 qui publient régulièrement des recueils collectifs de nouvelles noires, signées par les grandes plumes françaises du genre tels Didier Daeninckx, Patrick Amand ou Diego Arrabal. Citons Rouge cent paru en octobre 2020 à l’occasion du centenaire du Parti Communiste Français ou encore Sous les pavés la rage, publié en 2018.
Les recueils collectifs de nouvelles noires peuvent également se faire moins politiques comme c’est le cas pour le récent Little Bob Stories paru en avril 2021 aux Éditions Goater dans la collection « Goater noir ». Ce recueil réunit 29 spécialistes du genre dont Jean-Bernard Pouy – créateur du personnage Gabriel Lecouvreur, dit « Le Poulpe », et co-fondateur des Éditions Baleine –, Sylvie Rouche, Jean-Noël Levavasseur, Frédéric Prilleux etc. On peut citer également Crimes de sang froid publié chez Points en mai 2019 avec des textes de Sandrine Colette, Caryl Férey, Dominique Monotti ou Franck Thilliez.
Les recueils collectifs ne sont pas l’apanage du polar : investis par des auteurs « classiques », ils ont alors très souvent une vocation caritative. Citons 13 à table édité par Pocket tous les ans depuis 2013, réunissant une quinzaine de textes d’auteurs aussi différents que Maxime Chattam, Tonino Benacquista, Leïla Slimani ou Véronique Ovaldé autour de thèmes tels que l’amitié ou le premier amour, dont les recettes sont versées aux « Restos du Cœur ». Tout récemment en avril 2021 est paru, toujours chez Pocket, Des mots par la fenêtre qui réunit des textes de 64 écrivains dont les très connus Marc Lévy, Tatiana de Rosnay et Danielle Steel pour ne citer qu’eux, autour du thème du confinement et dont les droits seront versés à la « Fondation Hôpitaux de Paris – Hôpitaux de France ».
Les suppléments des quotidiens
Tels leurs lointains héritiers que sont les grands périodiques du XIXe siècle, les suppléments des quotidiens ont un temps publié des nouvelles, là encore plutôt d’auteurs reconnus comme ce fut le cas d’Emmanuel Carrère en 2002 dans Le supplément du Monde. Toutefois cette tradition est résolument en perte de vitesse, malgré l’initiative récente du quotidien régional breton Le Télégramme. Pendant le confinement du printemps 2020 le quotidien avait en effet publié dans ses pages des nouvelles, éditées depuis sous forme de recueil, et dont les bénéfices sont destinés à l'association de recherche médicale brestoise « Gaétan Saleün » (Le mouchard sur le toit, Éditions du Palémon, septembre 2020).
Les Prix et les salons
Moins nombreux et moins prestigieux que ceux consacrés au roman, les prix et les salons dédiés à la nouvelle peinent à la défendre. Le Goncourt de la nouvelle, comme celui relatif à la poésie, a beaucoup moins d’impact commercialement que les autres prix de l’académie consacrés aux romans (Goncourt et Goncourt des lycéens). Le prix Bocacce, créé par l’association « Tu connais la nouvelle ? » en 2011, à qui l’on doit également l’organisation d’événements ponctuels autour du genre, souffre d’un manque de reconnaissance au-delà de l’Hexagone tout comme le prix Littér’Halles et le prix Ozoir’elles. La SGDL (Société des Gens De Lettres) remet chaque année le prix Révélation du premier recueil de nouvelles, succédant au Grand Prix de la nouvelle décerné jusqu’en 2016. Mais les organisateurs peinent à dénicher ces premiers recueils de nouvelles tant ils sont peu édités et leur sélection atteint difficilement la dizaine d’ouvrages… alors qu’ils sont submergés par les recueils autoédités d’une qualité bien moindre.
Si le « Salon de la revue » continue à bien se porter – plus de 200 d’entre elles devaient être présentes pendant l’édition 2020 annulée à cause de la crise sanitaire – les salons dédiés aux nouvelles n’existent quasiment plus, hormis « Place aux nouvelles » à Lauzerte et « les journées Littér’halles » à Decize.
La nouvelle souffre donc cruellement de visibilité alors que le genre est de plus en plus investi. En effet, la production de nouvelles est plus abondante que jamais : ateliers d’écriture, concours, blogs se multiplient partout en France. Cet engouement fait partie d’une tendance générale : les Français écrivent de plus en plus. Selon la dernière enquête du Crédoc réalisée pendant le confinement du printemps 2020[8], l’écriture de poésie et de fiction a augmenté de 2 points pendant le confinement, et au total, ce sont 10 % de la population qui déclaraient pratiquer une écriture personnelle (romans, poésies, nouvelles, essais, biographie, journaux intimes) pendant le confinement. Or, de plus en plus d’amateurs souhaitent ne plus le rester : en témoignent le succès de l’autoédition ainsi que la saturation de plusieurs maisons d’édition traditionnelles, qu’elles soient très connues comme Gallimard ou plus confidentielles comme Rhubarbe qui toutes deux suspendent la lecture de nouveaux manuscrits.
La nouvelle n’échappe pas à cette tendance du « tous écrivains » et cette surproduction, qui ne trouve pas d’écho sur le marché éditorial, nuit sans doute à la qualité des textes ou du moins contribue à la marginalisation de ce genre, comme c’était déjà le cas à la fin du XIXe siècle.
La nouvelle, un genre mineur ?
Un « simple » exercice de style ?
La nouvelle souffre en effet d’un soupçon de facilité. Bien sûr, l’écriture de textes courts nécessite moins d’investissement que celle d’un roman : plus rapide à construire et à écrire, l’écrivain n’y consacre sans doute pas de longs mois, encore moins des années. Toutefois, comme tout acte d’écriture, la nouvelle apporte son lot de difficultés. Les écrivains qui la pratiquent en même temps que le roman évoquent des énergies différentes, des temps distincts. Éric Faye matérialise cette distinction en travaillant avec deux éditeurs différents : Le Seuil pour ses romans (après avoir été publiés de nombreuses fois chez Stock) et Les Éditions Corti pour ses nouvelles et récits de voyage.
La nouvelle pâtit par ailleurs, à l’instar du court-métrage vis-à-vis du long, de l’idée qu’elle n’est qu’une étape, un travail préparatoire, un entraînement avant le roman, LE genre de récit qui donne naissance à l’écrivain et le consacre. Or, un bon nouvelliste ne fera pas forcément un « bon » écrivain…
D’ailleurs qu’entend-on par « bon » nouvelliste ? Qu’est-ce qu’une nouvelle réussie ? En France, c’est la chute d’une nouvelle qui est encore trop souvent prise pour un gage de qualité, au point que ce préjugé est inscrit comme prérequis dans le règlement de certains concours. Or, cette obligation d’une fin saisissante limite grandement le genre et réduit parfois le texte à une longue exposition quasi factice, un exercice de style visant l’entertainment. Une vision de la nouvelle qui lui est très dommageable et à l’encontre de ce que les Américains comme Raymond Carter par exemple ou les Russes expérimentent dans leurs nouvelles : leur attention se porte plutôt sur la description du réel et l’accent est porté sur la dimension psychologique de l’intrigue et des personnages. La nouvelle française serait-elle passée à côté d’un souffle nouveau ?
En France, une révolution manquée
Pourquoi en effet la nouvelle est-elle considérée en France comme un genre mineur alors que partout ailleurs elle rencontre encore son public, parfois considérable, comme c’est le cas aux États-Unis et en Amérique Latine ?
Bernardo Toro apporte à cette question une réponse littéraire : il semblerait qu’en France le genre soit resté figé dans la forme héritée du XIXe siècle. Le génie de Maupassant, dont les nouvelles sont encore étudiées à l’école, incarne « à la fois l’aboutissement et le point de fixation[9] » de la nouvelle. Elle reste donc prisonnière de conventions repérables (présentation de l’intrigue, développement, chute) et a manqué la révolution stylistique insufflée par Tchekhov et relayée, transcendée même par les auteurs américains notamment. L’auteur russe a en effet initié un tournant radical en débarrassant la nouvelle traditionnelle – qui trouve son modèle ultime dans la nouvelle à chute – de sa morale implicite. Or cette morale était située au cœur même du dispositif narratif de la nouvelle : Tchekhov invente donc une nouvelle matrice du récit. Ayant compris que le sens global d’une histoire se trouve dans sa chute, Tchekhov, réfractaire aux conclusions et aux jugements, refuse d’apporter des réponses et donc de clore ses nouvelles : il choisit des fins ouvertes. Cette volonté implique un changement dans la narration : l’action ne doit plus être nécessairement le fil conducteur du récit. C’est autre chose, quelque chose de mystérieux qui le guide… Un fil conducteur qui s’apparente à celui de nos vies, énigmatique et insaisissable.
La réception de la littérature russe fut très importante aux États-Unis et des auteures comme Virginia Woolf ou Katherine Mansfield furent subjuguées par les nouvelles de Tchekhov. Les unités sacro-saintes de la littérature sont bouleversées : les points de vue se multiplient, l’espace éclate, le temps aussi… Malheureusement, il semble bien que la France soit passée à côté de ce vent de modernité et que la nouvelle ait un profond besoin de renouvellement, indispensable pour se défaire de son image désuète « qui ne parvient plus à saisir la complexité de notre monde[10] ».
Un besoin de réel
Lorsque l’on lit les nouvelles de Raymond Carver, Virginia Woolf ou Sherwood Anderson pour ne citer qu’eux, on est frappé par l’attention accordée par les auteurs au détail, au quotidien, au banal. Dans ces « nouvelles » nouvelles, le réel prend une importance centrale : pour rendre compte du monde, les auteurs font le récit du quotidien, parfois jusque dans ses détails infimes ou triviaux. Il semblerait qu’en France, les auteurs de nouvelle adoptent la démarche inverse et abordent le réel par le prisme du fantastique. C’est en tous cas la tendance que l’on observe dans le dernier recueil d’Éric Faye, Nouveaux Éléments sur la fin de Narcisse (Éditions Corti, 2019). L’auteur lui-même revendique l’utilisation du fantastique pour tenir un discours sur le réel : « Le fantastique est une manière comme une autre d’appréhender le réel[11]. »
Or, les deux seuls véritables recueils de nouvelles ayant battu des records de vente sont ceux, cités en début de mémoire, d’Anna Gavalda (Je voudrais que quelqu’un m’attende quelque part, Le Dilettante, 1999) et d’Olivier Adam (Passer l’hiver, Éditions de l’Olivier, 2004). Tous deux ont en commun un souci du réel, abordé par le prisme de l’anecdote, de la tranche de vie, de l’instant : un ancrage dans la réalité qui pourrait expliquer ces phénomènes de librairies et qui s’inscrit dans l’air du temps. Les lecteurs contemporains ressentent en effet très fort ce besoin de réel et investissent la lecture de témoignages et d’autofictions, devenus un genre éditorial en soi. En témoignent les succès d’auteurs comme Édouard Louis, Christine Angot, Emmanuel Carrère ou encore Vanessa Springora dont les romans se font l’écho de nos préoccupations contemporaines et relayent des thèmes médiatisés (l’inceste, la dépression, l’homosexualité, le consentement etc.). Le renouveau de la nouvelle pourrait donc passer par un ancrage plus grand dans le réel pour répondre aux attentes du public contemporain et redevenir ainsi le genre qui accompagne le quotidien des lecteurs.
Quel avenir pour la nouvelle ?
Après le constat plutôt négatif des difficultés et des préjugés subis par la nouvelle, la question qui se pose immédiatement est celle de son avenir. Quel futur peut-on imaginer pour ce genre, pourtant source d’inspirations littéraires, défendu par des passionnés ?
Concernant la promotion du genre, les bibliothécaires ont sans doute un rôle à jouer en organisant des lectures publiques au sein de leur établissement par exemple. La nouvelle est en effet une formidable porte d’entrée dans l’univers d’un écrivain et la lecture à voix haute de courts récits est une façon agréable et ludique de faire découvrir son œuvre. Réintroduire la nouvelle comme étant un plaisir de lecture est un axe à privilégier auprès du lectorat : ces lectures publiques pourraient également se tenir hors les murs d’une institution, au sein d’expositions, dans des lieux publics, dans des festivals… Un autre acteur de la chaîne du livre peut également sortir le genre de la niche dans laquelle il s’est enfermé : les libraires, sur qui on compte beaucoup en général lorsqu’il s’agit de promotion. Comme les bibliothécaires, ils sont à même de faire découvrir cette production littéraire qui foisonne de pépites. Un libraire doit bien maîtriser son fonds et fournir un gros travail de veille pour ne pas passer à côté de nouveautés : appliquer ces talents à la nouvelle permettrait au genre de gagner en visibilité et les ventes pourraient suivre.
Et pourquoi ne pas donner à lire la nouvelle sur les murs des espaces publics ? La poésie s’affiche bien dans le métro : la RATP organise son « Grand Prix Poésie » depuis 7 ans. Même fragmentaire, l’affichage de textes de fiction dans des lieux publics ou en vitrine de librairies par exemple, éveillerait sans doute la curiosité des lecteurs. Les textes courts sont dans l’air du temps et cette tendance est même reprise par les publicitaires : le site « Adopte un mec » affiche ainsi dans les rames de métro des extraits de déclarations d’amour, donnant à lire de façon élégante – le nom du site n’apparaît pas, son logo se fait discret en bas de l’affiche, le texte est en blanc sur fond noir – des textes en prose souvent joliment écrits. L’affichage est donc sans doute un terrain de promotion de la nouvelle à explorer.
Du point de vue éditorial, la publication de nouvelle isolée apparaît comme une tendance expérimentée par des maisons d’édition indépendantes. La baisse des coûts de fabrication favoriserait en effet la fabrication de livres courts : la nouvelle ne serait donc plus forcément proposée en recueils mais comme un objet littéraire indépendant. Les éditions du Chemin de Fer ont fait ce pari et recherchent « exclusivement des textes de fictions (longues nouvelles, novellas, courts romans) entre 40 000 et 90 000 signes. Nous ne recherchons ni recueil de nouvelles ni poésie[12] ». La forme courte publiée dans son unicité permet d’éviter les problématiques liées à la construction éditoriale d’un recueil, qui n’est pas un genre en soi, comme évoqué un peu plus tôt dans ce mémoire. De plus, le pari de la forme courte semble correspondre à une tendance éditoriale plus globale, qui accompagne l’air du temps. En effet, avec l’avènement du numérique et son invasion dans tous les domaines de nos vies, notre « temps de cerveau disponible[13] » est de plus en plus réduit. Les médias se livrent à une véritable guerre de l’attention et le monde éditorial n’échappe pas à cette tendance qui privilégie l’immédiateté et la facilité de consommation. La forme courte de la nouvelle pourrait, dans ce contexte, tirer son épingle du jeu. Pour preuve, ce genre littéraire atypique que l’on voit apparaître en France, celui de novella, qui se définit comme un récit dont la longueur se situe entre la nouvelle et le roman. Il offrirait un développement de l’intrigue et des personnages moins approfondi que celui du roman mais une narration plus dense du fait de sa forme courte. Cette nouvelle catégorisation selon la longueur du texte semble toutefois bien artificielle et quelque peu inutile. L’étranger de Camus serait donc un novella plutôt qu’un roman… Soit, et ? Dans quelle catégorie ranger Récit d’un inconnu de Tchekhov ? Toujours est-il que cette nouvelle catégorisation, peu connue en France mais déjà populaire aux États-Unis et en Russie – sans surprise – est bien une conséquence de cette tendance de société relayée par le monde éditorial qui propose donc des formes courtes à un public pressé dont l’attention est fragmentée et fragile.
Cette attention brève et fluctuante est le corollaire du numérique qui bouleverse notre monde depuis plus d’une trentaine d’années. Or, les possibilités offertes par le numérique ouvrent d’autres pistes de diffusion pour la nouvelle. Plusieurs initiatives existent dans ce domaine : Rue Saint Ambroise publie sur son site une fois par semaine « La nouvelle de la semaine » qui plus est doublée d’un enregistrement audio. L’autre exemple de cette appropriation du numérique est celui de la plateforme communautaire Short Éditions (et aussi Short Éditions Jeunesse) qui donne à lire de la littérature courte (nouvelles, BD, poèmes). Sur le modèle de l’édition communautaire, Short Éditions surfe sur le phénomène de l’autoédition et publie des textes courts d’auteurs inconnus du grand public. Toutefois, ces derniers peuvent espérer une rémunération uniquement lorsque leur texte est proposé par le « Distributeur d’Histoires Courtes », une innovation qui combine papier et numérique. Ce distributeur offre de façon aléatoire, sous forme de papyrus, des poèmes et des nouvelles à lire en quelques minutes. On les trouve dans les lieux publics tels que les gares, les aéroports, les hôpitaux et les bibliothèques : les textes sont écrits par les auteurs de la communauté de Short Éditions ou celle de leurs partenaires et le lecteur ne paye rien. Très active, l’entreprise Short Éditions a décliné ce concept à destination du corps enseignant avec le « Cub’Édito » et le « Site Édito ». Short Éditions propose également des textes en podcast, autre moyen de diffusion de la forme courte à explorer.
Enfin, des initiatives plus individuelles foisonnent : sur Instagram, on trouve un grand nombre de comptes d’auteurs qui proposent leurs nouvelles à leurs abonnés. Mais il n’existe pas à ce jour une application grand public dédiée au genre… On pourrait en effet imaginer une application téléchargeable sur smartphone qui proposerait une nouvelle par jour. Il pourrait s’agir de textes d’auteurs classiques ou contemporains, de tous styles de nouvelles (traditionnelle, policière, poétique, etc.), dont la mise en forme serait adaptée pour les écrans de nos téléphones et de nos tablettes. On pourrait « augmenter » le texte et y inclure des liens vers l’auteur, des informations complémentaires à la manière de notices, des illustrations… L’enregistrement sonore du texte est également une bonne piste de réflexion pour diffuser plus largement la nouvelle. France Culture propose régulièrement des textes à écouter mais n’a pas de podcast dédié à la nouvelle : créer des podcasts exclusivement réservés au genre et alimentés régulièrement de nouveautés est une possibilité à étudier.
À l’instar de la poésie, autre genre en souffrance du champ éditorial français, la nouvelle a tout intérêt à s’emparer du numérique et des réseaux sociaux pour se renouveler et toucher un public plus large. Sortir enfin de son isolement et prendre la place qu’elle mérite dans le champ éditorial français : c’est ce que l’on souhaite à la nouvelle, genre littéraire dont les ressources sont loin d’être épuisées.
Etude thématique extraite du mémoire de stage réalisé dans le cadre du DUT Information-Communication option métiers du livre – Université Paris Nanterre, Juin 2021.
BIBLIOGRAPHIE
ARTICLES EN LIGNE
- FAVIER Emmanuelle, « La nouvelle en France : beaucoup d’auteurs, peu de lecteurs », Médiapart [en ligne], consulté le 30 avril 2021. Disponible sur abonnement.
- CORPET Olivier, « Revues littéraires », Encyclopaedia Universalis [en ligne], consulté le 25 mai 2021. Disponible sur abonnement sur le site universalis.
- CALVEZ Jean-Michel, « Interview associée à la sortie du recueil : Les meilleures nouvelles de F. SCOTT FITZGERALD (nouvelles traductions). Éditions Rue Saint Ambroise, mars 2021 », site Nouvelle Donne [en ligne], consulté le 8 mai 2021. URL : https://www.nouvelle-donne.net/chroniques/plein-feu-sur/article/interview-associee-a-la-sortie-du-recueil-les-meilleures-nouvelles-de-f-scott
- HERSCHEL Jean-David, « Conversation avec Éric Faye », Onuphrius, revue contemporaine de la nouvelle [en ligne], consulté le 16 mai 2021.
[1]. Entretien téléphonique avec Florence Didier-Lambert, éditrice aux Éditions Rue Saint Ambroise, réalisé le 28 mai 2021.
[2]. Ibid.
[3]. Ibid.
[4]. Entretien téléphonique avec Bernardo Toro, directeur des Éditions Rue Saint Ambroise, réalisé le 1er juin 2021.
[5]. Ibid.
[6]. Ibid.
[7] . Ibid
[8]. « Pratiques culturelles en temps de confinement », enquête « Conditions de vie et aspirations » réalisée par le Crédoc entre le 20 avril et le 4 mai 2020.
[9]. Citation de M. Toro, extraite de l’article de FAVIER Emmanuelle, « La nouvelle en France : beaucoup d’auteurs, peu de lecteurs », Médiapart [en ligne], consulté le 30 avril 2021.
[10]. Ibid., p.30
[11]. Extrait de l’entretien d’Éric Faye dans la revue Onuphrius, propos recueillis par Jean-David Herschel en février 2018.
[12] . Voir sur le site internet des éditions du Chemin de Fer : http://www.chemindefer.org/contacts/contacts.html
[13]. Expression formulée en 2004 par Patrick Le Lay alors à la tête du groupe TF1.