Julie Dugal
Dans la peau de Christophe Colomb
Zoé mangeait un sandwiche de pain de mie, duquel dégoulinait une tartinade de fromage jaune-orange. Je n’avais jamais vu ça de ma vie. Je trouvais ça franchement bizarre. Je lui ai offert un peu de mon repas. Elle m’a lancé : « Euh, non ! Dégueu ! J’aime mieux le Cheese Wizz ! », regardant d’un air dégoûté le cassoulet que m’avait préparé papa. Ici, je passe toujours pour une extra-terrestre.
Il n’y a pas de cantine. Chacun apporte son repas. Au début, je mangeais toute seule dans mon coin. Puis, un soir, alors que j’enfilais mon habit de neige avant de quitter l’école, Zoé est venue me voir. Elle m’a demandée pourquoi j’avais des lunettes de ski dans mon casier. Je lui ai dit que c’était mon père qui voulait que je les porte lorsqu’il faisait moins dix degrés. Elle m’a dit qu’il faisait toujours moins dix, ou bien, moins quinze et même parfois, moins trente. Elle a terminé en disant : « As-tu vu quelqu’un avec des skis ? Ne mets pas ça, tu vas passer pour une débile. »
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